JEAN ANGUERA, L’ÉQUATORIAL

 

 

Je le rencontrai par hasard à la galerie Marwan Hoss, l’une des meilleures de Paris, au début des années 2000. Il exposait là dessins et peintures. Nous fîmes ensemble le tour des salles où, sur les murs blancs, son œuvre inscrite en noir sur papier blanc, gagnait encore en acuité et en austérité picturale et spirituelle. J’admirai aussi ses sculptures en polystyrène qu’on aurait dit faites de bronze patiné : toutes racontaient, par la médiation de personnages inexplicablement immobiles, l’anxiété de la mort dans l’espace déserté. Il m’offrit une bière dans un brasserie réputée. Je sus au hasard de la conversation qu’il était le petit-fils de Gargallo, le sculpteur espagnol le plus réputé des années 30. Par la suite, il me proposa de faire un livre ensemble, édité par la collection “Mémoires” d’Éric Coisel, grand cuisiner amateur de livres rares. Ce fut Équateur absolu. J’écrivis une monographie de Jean. Il fut élu à l’Académie des Beaux-Arts. L’homme à l’habit vert est récemment venu me voir pour me proposer d’autres projets de livres. Cher Jean !