VIOLENTE ET DÉLICATE CATHERINE

 

 

C’est à Montparnasse que j’ai connu Catherine Bolle, ce Montparnasse inépuisable dès qu’il s’agit de peintres et de peinture. Nous n’avions même pas rendez-vous, c’était avec le brillant helléniste Jacques Lacarrière qu’elle avait affaire ce jour-là. Pour une raison que j’ignore, Jacques n’avait pu se déplacer. La Suissesse, avec son grand carton à dessins, semblait un peu perdue dans ce café où elle était assise, attendant. Elle nous adressa la parole, à Caroline et moi, ses voisins de table. Il y a des hasards heureux : Caroline étant la filleule de Jacques, Catherine, rayonnante, ouvrit son immense carton. Il y avait là de tout : des dessins, de splendides graphites, des encres sur du papier perforé d’ordinateur. Immédiatement, ce fut le coup de foudre. Catherine Bolle était, est un grand peintre, toute intuitive et toute expérimentale. Nous ferons plusieurs livres ensemble et j’écrirai sur elle et sur son vouloir-peindre, qui semble rien de moins qu’un vouloir-vivre, plusieurs textes admiratifs.