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Invité au salon du livre de Brive le 7 novembre 2009

Par PIERRE ASSOULINE

(…) Un écrivain était honoré hier soir à Brive. Pas un ancien otage. Pour autant, ce passé-là, qui le poursuit de manière subliminale de livre en livre car on se débarrasse pas d’un tel cauchemar, lui fut rappelé dans des allocutions. Une coïncidence a voulu que les lettres libanaises fussent cette année à l’honneur à Brive. Impossible d’en sortir. Comme si tout devait l’y ramener. Mais s’il en souffrit, cet homme d’une rare élégance d’âme n’en souffla mot. Une anecdote personnelle l’illustre à mes yeux à jamais : il y a un quart de siècle environ, alors que je venais de publier une biographie de Gaston Gallimard, je reçus un coup de téléphone dont j’ai conservé les paroles au creux de l’oreille : « Bonsoir, Je m’appelle Jean-Paul Kauffmann. Il est bien, votre bouquin. Je lui consacre une page demain dans Le Matin de Paris. Mais j’y ai relevé trois coquilles, une erreur de date et un oubli fâcheux. Je ne les ai pas signalés dans mon papier pour ne pas vous embarrasser mais je voulais vous le dire pour la réimpression. »
Voilà l’homme.
Hier soir, quand il eut achevé sous les applaudissements son discours rédigé d’une belle graphie humble, ronde et pleine, on vit le poète libanais Salah Stétié bondir spontanément de sa chaise au premier rang, grimper sur l’estrade en dépit de ses 80 ans et étreindre fortement et longuement Jean-Paul Kauffmann, comme s’il lui présentait les excuses de tout le Liban pour une fois réuni, sans qu’un seul mot ne fut prononcé.
Dans cet instant de grâce nous revint en mémoire la définition de la poésie tel que Jean Tardieu, premier lauréat de ce Prix de la langue française en 1986, l’envisageait : « La poésie, c’est quand un mot en rencontre un autre pour la première fois ». Il en va des mots comme des silences. Texte intégral (Kauff
mann se construit des châteaux en Courlande) SUR LE BLOG DE PIERRE ASSOULINE.

A participé à l’exposition « Paris Peinture » de juin à octobre 2008

Exposition réalisée par l’Institut Français d’Athènes réunissant peintres et écrivains

Fondation Theocharakis – Athènes

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à cette occasion Salah Stétié composa un poème exposé à côté d’un tableau de Pierre Alechinsky

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Lire l’article de Pierre Assouline 

http://carolinefourgeaudlaville.com/index.php?page=la-republique-des-livres-de-pierre-assouline

Lire la préface du catalogue

http://carolinefourgeaudlaville.com/index.php?page=paris-peinture

catalogue

 

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