Le jeudi 14 février, Salah Stétié donna une conférence à Montpellier avec Jean Blot (auteur d’un livre sur Moïse), à l’Université Paul Valéry, sur le thème Mahomet & Moïse
Étiquette : judaïsme
Une matinée radiophonique avec Salah Stétié
Dimanche 9 décembre sur France Inter à 6h10 Le Sens de la Vie et sur France Culture à 9h50 Ecoute Israël (dialogue entre Jean Blot et Salah Stétié)
Montréal, le 5 novembre 2001
En attendant …
Cet homme nous vient du fond des terres, du fond des âges, Cela fait des milliers d’années qu’il est Juif et cela fait des siècles qu’il est Arabe, Il vient de Bagdad, entre Tigre et Euphrate, sous les palmiers, ville abbasside, ville éternelle, Il a écrit d’abord en arabe, puis, parce que Paris est Paris et que la France est ce qu’elle est, le cœur de la culture, le cœur du monde, Il a écrit comme beaucoup de ceux dont le cœur bat au rythme du monde et sous le déploiement dans le grand ciel du monde des étendards brillants et flambant neuf de toutes nos fêtes, En français, il a écrit en français, et, de son cœur à sa plume, le français est arrivé comme un nouveau flux de sang doublant le beau sang rouge de l’origine, Idées, souvenirs, enfance, personnages, poésie et rêve sur la poésie, tout lui est arrivé d’un seul coup, sur un demi-siècle d’étalement créateur, dans cette langue, la sienne désormais, et la mienne, Sans que ni lui ni moi n’ayons renié, lui sa judéité, moi mon arabité, dans cette langue qui nous est convergence, Et dans la convergence, il y a l’amitié et la foi, la confiance dans ce qui va, dans ce qui doit venir : Paix dans le cœur et l’esprit, fraternité inaltérable, au-delà de la stupidité des massacres, parce que la vérité et la justice sont plus fortes et plus conséquentes que le déchirement, le délabrement des consciences, et la brutalité de ceux dont la mâchoire est lourde et le front bas, Et que la main de l’homme juste ne peut que reposer dans la main de l’homme juste, pour que cessent le cactus des barbelés et l’affreux crachat des canons, Abraham-Ibrahim, l’Ami de Dieu dans ton cœur, Naïm Kattan, du Québec, et dans mon cœur, moi qui suis le fils d’un Liban dont nous est venue la Fiancée, Abraham pleure sur la Palestine en deuil, et qui resplendira plus tard, cher Naïm, parce que deux hommes d’amitié ont vécu, rêvé et souffert en même temps, et qu’ils n’ont pas perdu confiance l’un dans l’autre, Hommes seulement présents à la vérité de l’Esprit qui est une et indéfectible, quand elle existe, là où elle existe, Deux hommes seulement, mais représentatifs de beaucoup d’autres, et qui croient comme eux, avec eux, que la parole est fondement, fondation et refondation, Et qui attendent dans le salut promis et donc en marche, nécessairement en marche, l’achèvement de la longue nuit stérile et la sortie, au vif tranchant de l’aube et du livre, du premier jumeau délivré.