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Fabrice Pliskin « Une odyssée littéraire, de Malte à Beyrouth »

Le Nouvel Observateur, 5 novembre 2009

Ulysse ok

L’écrivain Daniel Rondeau, ambassadeur de France à Malte, a emmené une vingtaine d’écrivains à bord d’un pétrolier ravitailleur sur les traces d’Ulysse, premier des migrants

Dauphins à bâbord. Sous le ciel bleu d’octobre, le pétrolier ravitailleur de la marine française, la « Meuse », vogue vers Tunis avec ses 16 000 tonnes de carburant, ses 150 hommes d’équipage, son système de missiles Simbad, ses deux moteurs Brenda et Tabatha – «ainsi nommés par référence à deux actrices d’une certaine cinématographie», dit le chef des machines avec son accent de Toulouse. Sur la plate-fo

rme, dans les effluves de blanquette de veau, une dizaine d’écrivains déambulent au soleil matinal, comme s’ils faisaient les cent pas dans le jardin d’Epicure.

ulysee malte

Le poète Salah Stétié, ancien ambassadeur du Liban, petit bonhomme chauve, aristocratique, enrhumé et resplendissant, expose au commandant, bras dessus, bras dessous, quelques supplices orientaux d’antan. «… Sachez-le, mon commandant. A Alger, on vous aurait patiemment broyé le crâne avec un pion; à Tripoli, on vous aurait plongé jusqu’au cou dans une jarre pleine d’huile de sésame,

et une fois attendris les tissus de votre chair, on vous aurait, d’une main délicate, arraché la tête…», dit l’auteur de l’«Inversion de l’arbre et du silence», en roulant les r avec gourmandise. Et d’évoquer les cinq années de captivité de Cervantès à Alger et son rachat pour quelques pièces d’or. «On est peu de chose.»

Ami de Michaux et de Cioran, Salah Stétié est le dandy patriarche de l’opération Ulysse 2009. Ambassadeur de France à La Valette depuis le 23 juillet 2008, l’écrivain Daniel Rondeau a imaginé ce «voyage symbolique» sur les traces d’Ulysse, avec des escales de Malte à Beyrouth, où Le Clézio est attendu. Rondeau doit sa nomination à Bernard Kouchner. «Je lui ai dit que j’en remerciais la providence. Il m’a dit : remercie Bernard Kouchner.» Il ajoute : «A Chypre, il y aura un concert avec des chanteurs israéliens et palestiniens, dont certains sont de Gaza : c’est quand même du lourd.»

Tandis que le navire traverse des champs de méduses, accoudé au bastingage, le poète tunisien Moncef Ghachem, moustachu, rubicond et parfumé au Lanvin For Men, salue le vent du nord-ouest qui, tel un dieu, nous accompagne. «Pour les Tunisiens, c’est le meltem; pour les Siciliens, c’est le melo tempo; en France, c’est le mistral. Et chaque peuple s’attribue l’origine du mot», explique l’auteur de «l’Epervier», fils et petit-fils de pêcheur. Pendant ce temps-là, sa fringante compatriote, l’écrivain Hélé Béji, tailleur-pantalon, fondatrice du Collège international de Tunis et auteur de «Désenchantement national», se félicite «de ne plus entendre cinq fois par jour les vociférations du muezzin» près de sa maison. «Je bois du whisky sur ma terrasse, alors ça ne leur plaît pas», confie son mari, un avocat de Tunis, une ville où, désormais, certaines putains, pour subjuguer le chaland, portent le voile intégral. Attention, ne pas se tromper…

La « Meuse » tient lieu de salon et d’agora. Hier soir, pendant le cocktail sur la plate-forme hélicoptère, Mme Arafat, dont le frère est ambassadeur de Palestine à Malte, vantait les talents d’Amos Oz et de David Grossman et les frontières de 1967. «Je n’avais encore rien lu de vous. Je viens de commencer votre «Carthage»», dit ce matin le commandant à Rondeau. «Ne manquez pas la page où il parle de moi, dit Hélé Béji. Sous une masse de cheveux gris, l’écrivain grec Takis Theodoropoulos compare le guerrier Ulysse à un officier nazi et raconte comment il a failli devenir le plus grand démagogue de son pays : «Avec des amis, nous avions créé le club Personne, car, en Grèce, «personne» n’est responsable des émeutes, ni des scandales. Les graffitis florissaient. Votez «Personne» ! Imaginez les sondages, si nous avions formé un parti. Qui souhaiteriez-vous avoir comme Premier ministre ? – Personne…»Il ajoute qu’il s’est fait »engueuler»par sa mère pour n’avoir pas voté socialiste aux dernières élections législatives anticipées. Il travaille à un roman où le démon de Socrate revient au XXIe siècle arbitrer la querelle entre le philosophe et Aristophane : qui fut le vrai Socrate, le sophiste ripoux des «Nuées» ou le maïeuticien de Platon ?

L’homme en noir à côté de Theodoropoulos, c’est Salim Bachi, 38 ans, Algérien de Paris et fumeur de havanes. Son roman «le Silence de Mahomet» est censuré en Algérie et en Tunisie. Entre deux éclats de rire, il évoque son prochain ouvrage («l’histoire d’un Sindbad qui voyage à travers les femmes») et les brunes étudiantes qui ornaient les débats au Parlement de Malte, dans le cadre d’Ulysse 2009 («Il a raison, Frédéric Mitterrand»). Quant au romancier égyptien, Gamal Ghitany, seul non- francophone de cette homérique phalange, vous n’osez l’importuner : il écoute Oum Kalsoum et Haendel sur son iPod, les yeux face à la mer.

La veille au soir, a Zebbug (Malte), dans une ambiance de colonie de vacances, les écrivains visitaient les jardins de la résidence de Daniel Rondeau, avec ses pamplemoussiers, son caroubier à punching-ball (l’ambassadeur s’entraîne avec un ex- champion de France de boxe) et ses oliviers. «Comment dit-on olivier ?», demande Rondeau. «Zeboudj», répond un député algérien du FLN «Mais non, c’est zeitoun», rectifie un des croisiéristes maghrébins en tirant la langue dans le dos du député et en ajoutant à voix basse : «Zeboudj, c’est berbère. Berk !» Ô union méditerranéenne !

«Chaque pute dans son bordel», lâche le capitaine d’armes devant son assiette de blanquette de veau. Façon gouailleuse d’expliquer la répartition de l’équipage entre les divers carrés – et de marquer peut-être que les poètes n’ont pas le monopole de la métaphore. Pilier de la salle de musculation, cauchemar des narcotrafiquants, plastiqueur de phares et de pipe-lines, le capitaine d’armes n’a peur de personne – «sauf de ma femme, quand elle est en colère, ça drope dans Bah el- Oued !» «J’ai la même», renchérit un autre officier avec stoïcisme. Athéna aurait-elle donné à l’Ulysse moderne les traits de cet athlétique et hospitalier capitaine d’armes qui s’interdit tout dessert, tandis que nous nous ruons sur les glaces Magnum à la vanille ?

« Aujourd’hui, Ulysse est noir, né en Erythrée ou en Somalie. Il dérive sur la Méditerranée et, trop souvent, il se noie au large des plages d’Europe », selon l’âpre formule de Rondeau. Cette année, 1131 migrants venus de la Corne de l’Afrique, du Mali, du Nigeria ou du Niger ont été recueillis à Malte. L’une des premières actions diplomatiques de l’infatigable Rondeau fut de convoyer en France 100 de ces Ulysses : «Un charter à l’envers» Selon un rapport des Nations unies cité au Parlement de Malte dans le cadre des rencontres Ulysse 2009 par Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne, «un migrant qui vit dans un pays à faible indice de développement humain divise la mortalité infantile de sa progéniture par 16 et multiplie ses revenus par 15».

A l’heure des «délits de solidarité», Rebecca Cremona, cinéaste maltaise, tournera en septembre 2010 le premier long- métrage de sa carrière et de l’histoire de Malte. Assistante vidéo de Spielberg sur «Munich» («un film nul»), son scénario s’inspire de l’histoire du «Simshar».

«En juillet 2008, dit-elle, un bateau de pêcheurs maltais, le « Simshar », a fait naufrage au large de Malte, entre la Sicile et Lampedusa. Sur ce bateau, il y avait le père, le fils, le grand-père et deux hommes d’équipage, l’un maltais et l’autre somalien. Plusieurs bateaux sont passés près des naufragés, les ont vus, mais personne ne les a secourus, car ces bateaux pensaient qu’il s’agissait de clandestins, et que, s’ils les secouraient, ils enfreignaient la loi, qu’on allait les prendre pour des passeurs. Conséquence : tout l’équipage du « Simshar » s’est noyé, sauf le père.»

Non-assistance à personne en danger qui, dans ce contexte de «littérature méditerranéenne», n’est pas sans rappeler Clamence, le héros de «la Chute» de Camus, coupable de n’avoir pas secouru une jeune femme tombée dans la Seine, dit-il. La Chute de la zone euro ? Méditerranée, cimetière marin ? «Par quel miracle transformer en démocrate celui qui n’a jamais vu le monde ? Comment acquérir des vertus politiques dont on vous refuse l’apprentissage réel ?», s’interroge Hélé Béji. Pour cet auteur, refuser des visas aux jeunes Tunisiens comme le fait l’Europe, c’est leur ôter toute chance de mordre à l’humanisme, c’est les condamner au repli et au fanatisme.

Ithaque, espace Schengen. Sur un mode plus badin, Gamal Ghitany imagine l’odyssée d’Ulysse dans le monde contemporain : «Emprisonné en Libye, mise en quarantaine en Egypte dans le cadre des mesures contre la grippe A, pris pour un terroriste en Israël, et pas de visa pour l’Europe…» A côté, les sirènes, Polyphème ou Charybde et Scylla, c’est le Club Med.

PS –
Camus par Jean Daniel
« Il faut aller à la vérité de toute son âme, disait Alain. » Au Collège international de Tunis, Jean Daniel parle de Camus, sans notes, dans le cadre de l’opération Ulysse 2009. Pour évoquer l’homme qui défendrait sa mère avant la justice, l’auteur des « Miens » commence par parler de sa propre mère. « J’ai fini par découvrir qu’elle recevait des lettres anonymes ou signées ; on la menaçait, si je continuais à écrire ce que j’écrivais », dit-il, par allusion à son combat contre le colonialisme et pour l’indépendance de l’Algérie.
«J’admirais Camus. Quand vous admirez quelqu’un, s’il pense que vous avez tort, alors, vous n’êtes plus sûr d’avoir tout à fait raison.»
Camus est né à Mondovi. Jean Daniel, né à Blida, cite avec émotion le mot que lui écrivit l’auteur de «l’Etranger» après leur rupture politique : «L’essentiel est que nous soyons, vous et moi, déchirés.» Et tandis que Jean Daniel retrace le parcours philosophique de Camus, du déchirement kierkegaardien à l’éloge grec de la mesure et à la modération apollinienne de la social-démocratie, on entend s’élever, au-dehors, la voix du muezzin.

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(…) Alors, juste un symbole, cette belle traversée ?
« Nous faisons un voyage de sages dans une région folle, lance le poète libanais Salah Stétié. Mais je crois qu’aujourd’hui, plus qu’hier, les symboles comptent pour les déshérités, les meurtris. Que dit d’autre l’étonnante rapidité du Nobel d’Obama ? Elle dit : Tu es un grand symbole et nous comptons sur toi, alors, nous te ravitaillons de notre appui. »
On a toujours besoin d’un ravitailleur.

Lire sur le même sujet l’article de L’Express http://www.lexpress.fr/culture/livre/beyrouth-l-ambassadeur-et-le-prix-nobel_796582.html ou celui du Figaro http://www.lefigaro.fr/livres/2009/10/29/03005-20091029ARTFIG00457-sur-les-traces-d-ulysse-.php

 

Daniel Rondeau « Deux poètes, une ville, un ciel »

in L’Express novembre 2005

Les poètes, écrit Salah Stétié, «ont un art de se conjoindre au monde par les racines». Ou par D’autres astres, plus loin, épars, répond Philippe Jaccottet

Quand un auteur compose une anthologie de poésie, il rassemble en écoutant son goût quelques flammes qui lui sont nécessaires pour les faire vivre sous un même toit. Georges Pompidou inventa en son temps une anthologie de professeur, à la fois confiante et rassurante, où le lecteur retrouve ce qu’il connaît et qu’il aime. Son principe répondait à l’inverse du souci de Gide travaillant à la sienne. L’auteur de Paludes préférait les pépites cachées. De Genève nous vient aujourd’hui le précieux bréviaire d’un poète. D’autres astres, plus loin, épars rassemble des poètes européens du XXe siècle, choisis par Philippe Jaccottet. Cette anthologie traduit sa vision du ciel, «cette douce habitude de la nuit», où de «hauts astres» rayonnent.

Le livre de Jaccottet s’ouvre sur Constantin Cavafy et se referme avec Joseph Brodsky. Nous sommes au pays des vies intérieures et des exilés dans leur pays et dans leur temps. «Je m’en suis allé un soir», écrivait Ungaretti. Voici Anna Akhmatova, la «muse acérée» de la poésie russe, et Marina Tsvetaïeva, la femme salamandre, oiseau phénix qui aimait les anges, mais aussi ces «Autrichiens» nommés Trakl, Celan ou Christine Lavant. Beaucoup d’Italiens aussi (Bertolucci, Montale, Caproni). Tous ont traversé la vie en laissant derrière eux des guirlandes de mots tendues entre leur propre présence et l’infini du monde. Leurs lumières ont été les points fixes du chemin lyrique de Jaccottet; ils sont maintenant son offrande à notre ciel d’hiver.

Les poètes, écrit Salah Stétié, «ont un art de se conjoindre au monde par les racines». C’est en voyant qu’il est entré dans le mystère d’une ville qui est plus qu’une ville, le miroir d’un peuple et d’un empire. Salah Stétié a posé ses yeux dans les pas de Claudel et déchiffré les signes d’une ville où les dieux sont partout. Son livre rompt la conspiration du silence qui entourait Kyôto. Chaque ville porte en elle les rêves et les crimes des générations qui l’ont bâtie et habitée. Stétié nous dit ce qui est à la fois signe et monde, les toits retroussés, les triangles des frontons, les temples dispersés, les maisons de thé, les jardins, ce rapport de chair entre le dehors et le dedans, l’organisation minutieuse de la ville et sa dispersion dans l’espace. «A Kyôto comme à Venise, écrit-il, la vérité et la beauté, pour faites qu’elles soient de grandes masses fluides, d’air, de ciel et d’eau, sont déployées, soutenues et livrées à l’investigateur passionné jusqu’en leur moindre détail». Son Kyôto, enrichi de magnifiques photos d’Alexandre Orloff, traduit l’émerveillement et la lucidité du poète devant une ville habitée de puissances invisibles.

Daniel Rondeau « Poète et prophète »

 in L’Express, 14 décembre 2000.

Un Mahomet inattendu nous arrive en ce temps de l’avent et du ramadan.
Non pas à dos de chamelle, ni sur un fringant coursier, mais livré à domicile, en 360 pages, par un poète ayant pris l’habit du biographe, et qui s’amuse en passant de nous rapporter le peu d’amabilité du Coran pour les poètes : «Ils sont suivis par ceux qui s’égarent.» Ou encore : «Ils divaguent dans chaque vallée.» Un portrait est venu d’une ancienne place forte d’Afghanistan, autrefois occupée par Alexandre et pilonné il y a peu par les taliban, Herat, orne la couverture du livre.
Salah Stétié se tient à l’entrée de son livre comme à la porte de sa maison, quand Beyrouth était encore Beyrouth. Il murmure un vers de Claudel en guise de bienvenue : «Ô Dieu qui est en moi plus moi-même que moi», cite le nom de Massignon, qui exprime à lui seul, disait Aragon, un grand désir de réconciliation entre le juif, le mahométan et le chrétien, «comme une image de l’humanité future».
L’auteur se présente d’un mot – «humaniste» – et confesse s’être lancé dans cette aventure sur les pas de Lamartine, qui écrivit Une vie de Mahomet dans son Histoire de la Turquie, pour saisir à son profit «une possible image […] bien amarrée (en lui et en dehors de lui) comme un aimant à ses épingles de fer».
Voici donc l’histoire d’un homme, Mohamed (570-632), rien qu’un homme, berger puis caravanier de son état, aimant «les femmes, les parfums et la prière». C’est la nuit (en Orient, la nuit est toujours la saison de la parole), sous les astres brûlant froid de l’Arabie, dans le désert qui enserre La Mecque, qu’une voix lui dit : «Lis !» On pense au «Tolle ! Lege !» de saint Augustin, à cette différence essentielle que Mohamed est illettré (en état d’enfance propre à recevoir l’illumination, disent les exégètes français). La voix appartient à Dieu le Très Généreux et le livre que que l’inculte est appelé à déchiffrer est celui qu’il reçoit sous la dictée divine. La révélation dure pendant vingt-deux ans. Le Coran (récitation, lecture et prédication) contient l’ensemble des messages transmis d’en haut par l’ange Gabriel, «en langue claire arabe», ainsi élevée au rang de langue sacrée. Mohamed est invité à les communiquer à ses semblables.
Avec lui, les Arabes ont enfin trouvé leur prophète, «un prophète ethnique, écrivait Michel Hayek, originaire des Nations qui n’ont pas reçu d’écriture». Mohamed se place dans la lignée d’Abraham. Il continue Moïse et Jésus. Chef d’un petit groupe de fidèles, devenu chef d’état, briseur d’idoles, législateur, guerrier, époux de quelques femmes, dont Khadija et Aïcha, le premier musulman de l’Histoire fonde la troisième religion monothéiste, qui compte aujourd’hui un milliard de fidèles, soit le sixième de l’humanité . Mohamed, «illettré majeur», est sorti du désert au bon moment, quand les patriarches de l’Orient chrétien se déchiraient et que les hommes pieux d’Arabie commençaient à se lasser d’adorer des pierres. La terre entière s’est ouverte «au déploiement de sa signature».
L’Orient du pétrole et des fanatismes a remplacé celui des fins sublimes. L’islam est devenu une «citadelle assiégée». «Assiégée par les autres, mais surtout par lui-même», écrit Stétié. A Alger, au Caire, à Kaboul, il est confisqué par des prêcheurs de guerre et des lanceurs de poignard. Et tout autour de Jérusalem, la ville trois fois sainte, à Gaza et dans les territoires occupés, l’Histoire a rompu le pain de la haine.
C’est sur ce fond d’incertitude tragique («Un Orient sans sagesse, un Orient sans force, un monde sans bonheur», disait déjà Morand) que Salah Stétié a voulu inscrire son Mahomet, «prophète ravagé par le dire de Dieu et ployé sous sa dictée». Un poète écrit sa fidélité à la foi de son enfance, à la lampe de ses parents, qui brûle sans que le feu la touche. Il «refuse de quitter le navire», mais embarque pour des navigations spirituelles ses amis Vigny, Bataille, Rimbaud et Maître Eckart. Il n’oublie pas non plus la Schéhérazade des Mille et Une Nuits.
Son dernier mot ? Lumière.

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