CHRISTIANE L’EXIGEANTE

 

 

De Christiane Vielle, avec qui je prépare un livre actuellement, j’ai beaucoup aimé à sa parution Un coup de dés jamais n’abolira le hasard pour le raffinement extrême de ses gravures accompagnant le chef-d’œuvre de Mallarmé. C’était là, manifestement, le travail d’une très grande artiste, maîtresse de son trait et de toutes les possibilités de celui-ci. Je le lui dis à notre première rencontre à la librairie Nicaise de Saint-Germain-des-Prés. Elle me dit : « Confiez-moi un texte. » Je lui promis la suite poétique, dédiée dans mon esprit à Caroline, et qui constituait un grand poème d’amour dispersé en fragments. Une fois achevé, sous le titre Si respirer, le texte palpitant d’émotion avouée, je le donnai à Christiane, qui l’aima. Le livre, à mon sens magnifique, parut chez Bruno Roy (David Massabuau ne faisait pas encore partie de la maison) à l’enseigne prestigieuse de Fata Morgana, éditeur auquel je suis aussi fidèle qu’il l’est lui-même envers moi. Avec Christiane Vielle, ce fut une relation d’amour mental, la plus belle qui soit.