Entretien avec Vincent Braun
in La Libre Belgique 17/10/14
« Nous avons affaire aux idées de l’homme des cavernes »
Consulter le lien : stetie_lalibre
récits, entretiens, écrits de nature autobiographique
in La Libre Belgique 17/10/14
« Nous avons affaire aux idées de l’homme des cavernes »
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Rendez-vous à la Bibliothèque universitaire des Cerclades de Cergy-Pontoise le 16/10/14 à 17h
Conférence sur ce qu’est une bibliothèque d’écrivain.
Signature de « L’Extravagance », éditions Robert Laffont.
Voici l’entretien, en arabe, réalisé par Nadia Ghantous pour France 24, à l’occasion de la sortie de L’Extravagance, éditions Robert Laffont.
Il vient de publier ses mémoires intitulées « Lʹextravagance » chez Robert Laffont. Lʹessentiel de son œuvre poétique a été publié en 2009 dans la collection Bouquins sous le titre « En un lieu de brûlure ».
Salah Stétié est issu de deux civilisation matrices de plusieurs cultures. Lʹune méditerranéenne et orientale, lʹautre française et occidentale.
Libanais dʹorigine, il sʹest senti français très jeune par la pratique dʹune langue apprise dans les meilleures universités de Beyrouth et de Paris. Dès lors, il sʹest lié, sur chacune de ces rives, aux plus grands poètes des années 1950 et 1960: dʹun côté, Georges Schehadé et Adonis, de lʹautre, Pierre Jean Jouve, René Char, Yves Bonnefoy, André Bouchet…..
Ses mémoires livrent un témoignage puissant et lumineux sur un demi-siècle dʹhistoire politique, les personnages prépondérants quʹil a côtoyés dans les domaines artistique et littéraire, comme les pays et les êtres qui lʹont marqué et accompagné. De Gaulle est lʹun des héros de ce récit.
Cʹest bien un sentiment dʹextravagance quʹinspirent à Salah Stétié à la fois lʹhistoire de sa destinée et le spectacle du monde.
Poète et diplomate, Salah Stétié a vécu mille vies. A l’aube de ses 86 ans, l’éternel jeune homme se penche sur son passé. Barouk, village de son enfance. Le lycée où ses deux meilleurs amis sont un poète et un peintre (la peinture jouera un rôle essentiel dans son parcours). Un professeur qui l’initie à la poésie, Gabriel Bounoure. L’Orient Littéraire, supplément qu’il a fondé au Liban.
Extravagant, Salah Stétié ? Son parcours, l’est, assurément. Il a représenté le Liban, à l’époque où son pays se déchirait dans une guerre civile interminable. A cette époque, s’il écrit chaque jour pour décompresser, Salah Stétié s’interdit de publier tant que ses compatriotes s’entre-tueront.
De nombreux portraits font le sel de ce livre. De Gaulle, approché dans son enfance, retrouvé dans son bureau à l’Elysée des années plus tard. Hassan II, qu’il rencontre durant les années où il est ambassadeur du Liban au Maroc. Mais aussi les poètes Georges Schehadé, Adonis, René Char, Yves Bonnefoy.
Ces mémoires racontent un destin singulier, celui d’un homme né dans une famille arabophone devenu, suite à un heureux hasard, l’un des plus éminents représentants de la francophonie.
« La Bibliothèque de Radio Orient » est préparée et présentée par Loïc Barrère.
consacre son émission « L’invité culture » (19h55 Radio Classique 101.1) du 29 septembre 2014 à « L’extravagance » (éditions Robert Laffont).
au programme : parcours du diplomate et point de vue sur l’actualité
« L’extravagance », Mémoires, vient de paraître aux éditions Robert Laffont Prix Saint-Simon 2015
Poète, essayiste, diplomate, S. Stétié est l’une des figures marquantes de la littérature francophone libanaise. Il dévoile ici l’histoire de sa destinée et le spectacle du monde, revenant sur plus d’un demi-siècle d’histoire littéraire, aux personnages essentiels qu’il a côtoyés dans les domaines artistiques et politiques.
« l’extravagance » est désormais dans toutes les bonnes librairies !
Le mot de l’éditeur : « Poète de premier ordre, esthète, homme d’action et diplomate – » ambassadeur d’un incendie « , résume-t-il en pensant à sa terre du Liban, qu’il a représentée en France, en Hollande et au Maroc -, Salah Stétié est issu de deux civilisations elles-mêmes matrices de plusieurs cultures. L’une méditerranéenne et orientale ; l’autre française et essentiellement occidentale. Très jeune, Libanais par son milieu familial, il s’est senti Français par la pratique d’une langue apprise dans les meilleures universités de Beyrouth et de Paris. Dès ce moment-là, il s’est lié, sur chacune de ces rives, aux plus grands poètes des années 1950 et 1960 : d’un côté, Georges Schehadé et Adonis ; de l’autre, Édouard Glissant, Pierre-Jean Jouve, Yves Bonnefoy, André du Bouchet, René Char entre autres. Ses Mémoires livrent, sur plus de 800 pages, un témoignage puissant et lumineux relatif à plus d’un demi-siècle d’histoire littéraire, aux personnages essentiels qu’il a côtoyés dans les domaines artistiques et politiques, comme aux pays et aux êtres qui l’ont nourri et accompagné. Mais, au-delà du simple exercice consistant à rassembler ses souvenirs, l’auteur a voulu s’immerger au coeur de son être et de son identité, pour élucider son propre secret – secret » lié, écrit-il, à la profondeur insondable que chacun est « . L’ouvrage est porté par un style ample, voluptueux, parfois mordant et ironique, à la hauteur de cette épopée intime où se mêlent les peuples et les continents, les plus grands créateurs et les derniers géants de l’histoire, la tragédie des guerres les plus dévastatrices et les rêves de fraternité les plus exaltants, les bonheurs de l’enfance et les épreuves du temps. Publié sous un titre inattendu, L’Extravagance, mais qui reflète bien le sentiment que lui inspirent à la fois l’histoire de sa destinée et le spectacle du monde, l’ouvrage de Salah Stétié est un véritable monument qui devrait enfin apporter à cet auteur majeur, injustement méconnu du grand public, une consécration plus large que celle qu’il a obtenue jusque-là. »
Soirée de présentation du Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, éditions Robert-Laffont, le mercredi 2 octobre 2013 au musée de l’histoire de l’immigration
Avec la participation, dans l’ordre d’intervention, de Jacques Toubon, Jean-Luc Barré, Pascal Ory, Marie-Claude Blanc-Chaléard, Mercedes Erra, Tobie Nathan, Salah Stétié, Marek Halter et Manuel Valls (ministre de l’Intérieur)
« Qui suis-je ? »
Quelques jours avant l’ouverture de l’exposition que la Bibliothèque Nationale de France lui consacre, deuxième extrait de l’entretien exclusif donné au futur site http://www.LeNouveauCombat.fr où le poète franco-libanais Salah Stétié décrit son parcours personnel.
Comment m’est venue la poésie ?
Par osmose, par hypnose.
Mon père et ma mère étaient poètes. Mon père écrivait, ma mère écoutait, approuvait, refusait. L’enfant que j’étais était stupéfait, fasciné.
De quoi parlaient-ils, ces deux-là ?
Pourquoi ces mots, ce langage incompréhensible, cette sorte de cadence qui semblait chantonner, peut-être même chanter distraitement avec – nous sommes en langue arabe et dans un registre classique, voire académique – des retours de sonorités dont j’apprendrai plus tard, beaucoup plus tard, que c’étaient des rimes. L’enfant, qui adorait sa mère, va vouloir imiter son père (première manifestation visible et identifiable du complexe d’Œdipe) : avec le vocabulaire français dont il dispose, peut-être une centaine de mots en tout, il va rimer, lui aussi, il va à tout le moins assonancer.
Pour dire quoi ?
Qu’il est heureux, que maman est la plus jolie, que l’enfant l’aime à la folie, merci mon Dieu. L’enfant de sept ans est si fier de ses vers qu’il les montre à sa maîtresse d’école qui, elle-même, les montre à Madame la directrice : il ajoutera ce jour-là à son vocabulaire un mot difficile à retenir pour un amoureux des vers, de ce qu’il appellera un jour la poésie : le mot mirliton. J’avais fait, comme Monsieur Jourdain de la prose, des vers de mirliton, dixit Madame la directrice.
Fallait-il en être fier ?
Je mettrai des années à apprendre que non. A treize ans, j’ai abordé Lamartine, Hugo et Vigny. Un an plus tard, c’était les premiers poèmes de Verlaine et de Rimbaud :
« Je m’en allais les poings dans mes poches crevées / Mon paletot aussi devenait idéal… »
J’étais sauvé.
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